Au bord de l'avenue se trouve un étal recouvert d'une toile cirée propre, protégée par une bâche verte montée sur quatre piquets, de part et d'autre de l'étal. Un brasero se trouve à côté de l'étal, dont le foyer est suffisamment bas pour ne pas mettre la bâche en danger. Lorsque Maks n'y est pas, cet étal n'a rien de remarquable, et se tient tranquillement au sein des autres commerces.
Maks ne s'y rend pas de façon régulière. Il y est généralement une fois par semaine, parfois plus. Ses jours favoris sont le mercredi et/ou le samedi ; plus rarement les autres jours. Lorsqu'il vient faire commerce, il descend des montagnes, équipé d'un vaste sac à dos et accompagné d'un curieux véhicule chenillé portant les plus lourds objets, généralement bâchés ou protégés par des caisses en bois, ainsi qu'une chaise. Débarquant aux aurores, Maks se prépare toujours tranquillement, allumant son brasero pour se tenir chaud et disposant sa marchandise, de façon à ce que les biens les plus courants soient sur le dessus de l'étal. Les stocks de Maks sont très variables, mais il apporte généralement avec lui de la viande fraîche, des conserves de viande cuite, des fruits et légumes courants et de la laine.
Ses prix sont dans la moyenne basse du marché, et il accorde volontiers une ristourne à ceux qui s'arrêtent discuter un peu ou aux gens qu'il estime dans le besoin. Cependant, quelqu'un qui ne lui revient pas pourra toujours courir et jouer le forcing, il ne cèdera pas un centime sur ses tarifs. Maks marche généralement à l'instinct, et ça vaut aussi pour les affaires.
Il arrive parfois qu'il propose à la vente un objet de confection non artisanale, plutôt rare de nos jours. Par le passé, il a ainsi vendu des trousses de soin gouvernementales, des capsules pour assainir l'eau ainsi que des composants électroniques issus d'un autre âge, visiblement plus avancé technologiquement. Ces objets sont vendus au prix fort, et Maks est intransigeant sur la question.
En bas de son étal, Maks vend des bouteilles de son fameux digestif. Miel (Douceur des Montagnes), mûre (Arôme des Bois), cerise (Saveur des Prairies) et pomme de terre (Brisant des Plaines) pour les plus coriaces des amateurs.
Cet alcool n'est pas du goût de tous notamment à cause de son taux d'alcool assez fort, on n'en boit pas aussi facilement que la bière coupée à l'eau qu'on trouve dans les bars. Mais pour se réchauffer le cœur et le corps, on ne fait pas mieux. Selon Maks.
Maks fait aussi dans un commerce plus discret. Il lui arrive en effet d'acheminer avec lui quelques armes à feu, et leurs munitions, le tout à l'aspect franchement artisanal. Ces armes fonctionnent de façon très simple : il ne s'agit ni plus ni moins que d'un tube assez long, terminé par un petit canon : le tube a une ouverture rectangulaire pour y insérer un chargeur ouvert pouvant accepter une vingtaine de balles. Le tout se termine par une poignée et une crosse en métal.
- Spoiler:
D'apparence rustique, ces armes s'entretiennent facilement et fonctionnent de façon simple. Cependant, étant visiblement fabriquées avec les moyens du bord, elles souffrent de quelques problèmes. Précision très erratique en tir automatique, risque de surchauffe (un petit tuyau situé un peu avant le canon évacue la chaleur sous forme de vapeur, ce qui est insuffisant en tir prolongé) et munitions exposées, risquant de se salir avant d'être tirées. Son recul imposant, dû à sa cadence de tir très rapide, rend cette arme difficile à maîtriser en rafale continue. Surtout qu'il faut une éternité pour la recharger...
Maks s'est amusé avec plus d'un jeune client désireux de prouver sa force en maîtrisant l'arme, en lui mettant l'engin dans les mains et en lui désignant une cible. Généralement, le jeune client devenait moins client et plus fâché, et repartait bien vite devant le résultat pitoyable.
Maks est conscient des défauts de son arme, qu'il a nommée "la boudeuse". Il maintient cependant qu'il vaut mieux être équipé d'une boudeuse que d'être "nu comme le ver" dans certains quartiers, son arme étant rapide, peu coûteuse et facile à dissimuler : elle fait donc l'affaire pour se protéger. Elle peut même faire le travail de toute autre arme dans des mains entraînées, avec une utilisation prudente. On raconte que Maks pourrait fabriquer du matériel plus sophistiqué sur commande, mais il garde le secret sur ces équipements, et n'en parle jamais en public.
Il arrive que Maks accepte de conclure une vente hors de son étal, peu importe ce qu'il doit livrer. Mais il faut que ça vaille vraiment le coup, et que son client soit très sympathique et sans ambages.