A la lisière des bois, se trouve une maison en bois traditionnelle, une sorte de refuge pour les chasseurs.
Du moins, c'est ce qu'il semble tant qu'on ne s'en approche pas trop.
La masure de bois a en effet été complètement retravaillée, et a beaucoup perdu en charme... Ce qu'elle a gagné en sécurité. Ses murs déjà épais ont été consolidés par des planches bien découpées et toute la charpente de la maison a été renforcée et restructurée, lui donnant un aspect plus robuste. La maison conserve toutefois un aspect de maison de campagne, de taille moyenne, s'étendant sur deux étages. Le toit est recouvert de branchages et d'éclats de végétation et de peinture, disposés de façon à camoufler sa présence au lointain. L'ensemble paraît assez neuf et bien entretenu.
On peut lire, écrit au pinceau, "Novy Sobor" sur un petit panneau attenant à la maison.
Un jardin assez vaste se trouve derrière la maison, en direction des montagnes. On y trouve de nombreux types de légumes, légumineuses et fruits en tous genres, alimentés par un système d'irrigation d'apparence très artisanale. Il s'y trouve une clôture rudimentaire, tout juste bonne pour empêcher les animaux de venir envahir les cultures.
Un peu plus loin, se trouve une vaste dépendance, en bois elle aussi, d'apparence bien plus décrépie que la maison, on la croirait presque laissée à l'abandon. Verrouillée, il n'est pas possible de savoir ce qui s'y trouve, si tant est qu'il s'y trouve quelque chose.
En face de l'entrée, on trouve une sorte de pompe creusée à même la terre et isolée par des roches cimentées les unes aux autres. Un tuyau assez grossier relie la pompe à la maison, en traversant le mur via une cavité isolée par du mastic.
Peu de gens ont pénétré à l'intérieur. La maison paraît très difficile à forcer étant donné le nombre de renforts prévus, et son apparence ne laisse pas deviner qu'on puisse y trouver quoi que ce soit à voler.
Néanmoins, les voyageurs qui sont allés s'y reposer et s'y restaurer ont décrit le rez-de-chaussée comme étant agencé de façon assez simple : une pièce à vivre, dotée d'une table en bois, de quelques chaises, d'une bibliothèque fournie et d'une radio. Il s'y trouve également un gramophone et une vieille collection de 33 tours en vinyle. De vieilles peintures ornent les murs, visiblement là depuis un moment. Quelques rares objets n'ayant aucune fonction pratique décorent la pièce. Une seule photo se trouve sur une commode, représentant un jeune homme portant un curieux costume souriant au milieu d'un homme et d'une femme aux visages fatigués mais très chaleureux.
L'autre pièce est la cuisine, assez modestement équipée mais complétée par des outils dont le style tranche radicalement avec l'architecture traditionnelle de la maison : un réchaud en aluminium fonctionnant avec des cubes allume-feu, que Maks récupère sans doute au marché ; un mini-grill alimenté par une dynamo et tout un jeu de récipients et de couverts d'apparence rudimentaire mais pratique. Tous ces objets portent des numéros de série et arborent une couleur noire ou kaki. Pour le reste, il s'agit d'une cuisine traditionnelle de la fin du XXième siècle, dont les fournitures sont démodées mais toujours opérationnelles.
Un escalier mène à l'étage supérieur, mais personne ne s'y est jamais rendu.
Les invités de Maks racontent qu'ils ont été bien traités par leur hôte. Ce dernier les invite généralement à se détendre en s'installant dans l'un des fauteuils du salon pendant qu'il s'affaire en cuisine. Le gramophone était allumé en permanence durant leur séjour, jouant de vieux morceaux tantôt jazz, tantôt blues, et parfois de la musique traditionnelle européenne, avec ce crépitement caractéristique des 33 tours.
Maks revenait alors au salon et tendait à son invité une assiette creuse dans laquelle baignait en général un ragoût assez simple mais fortifiant, composé principalement de pommes de terre et de mouton, parfois de boeuf. Lui-même partageait, selon les récits, ses repas avec ses invités, mangeant tranquillement son ragoût, sans empressement, en adressant de temps à autre une question à son invité, portant soit sur la cuisson du mouton, soit sur l'assaisonnement des patates, soit sur l'invité lui-même : ses origines, son but.
Une fois le repas terminé, Maks proposait généralement un digestif "de son cru", sorte de boisson fortement alcoolisée aux saveurs de mûre des bois, aux vertus apaisantes. Devant ce verre, les voyageurs racontent que Maks pose des questions sur le monde extérieur, sur les rumeurs qui se passent en ville, sur ce que pense son invité de tout ce qui se passe. Assez laconique lui-même, Maks reste généralement chaleureux et propose toujours du "rab'" à ses invités, et veille à ce qu'ils soient à l'aise. Un lit simple se trouve dans un recoin du salon, dans une petite pièce à part, qu'il prête à ceux qui souhaitent y passer la nuit.
Au réveil, Maks leur proposait une assiette de soupe. Parfois un bouillon, parfois au chou, à la tomate ou aux poireaux/pommes de terre. Il confie paraît-il à ceux qui le souhaitent une gourde thermique de soupe, "toujours utile pour rester chaud à l'intérieur", avant de laisser ses invités reprendre leur route, quelle qu'elle soit, sans jamais émettre de jugement.
On dit que Maks n'est jamais loin de sa maison, comme si un sixième sens lui permettait de savoir qu'on s'en approche. Généralement, les promeneurs qui la repèrent et qui s'en approchent suffisamment près sont rejoints par Maks, qui les salue alors et leur propose un peu de repos. Ce n'est toutefois pas systématique : Maks n'est alors peut-être pas disposé à recevoir, ou trop loin pour le faire.